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Portrait

Fabrice Fries Un ex-« Messier Boy » à la tête de Publicis Consultants

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Par Yann Verdo

Publié le 13 janv. 2009 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

« Je viens d'une famille de serviteurs de l'Etat pour qui travailler dans le privé, c'était déchoir. » Petit-fils de François Seydoux, qui fut ambassadeur à Berlin sous De Gaulle et Adenauer et, à ce titre, la cheville ouvrière du traité de l'Elysée, fils d'un professeur de médecine et d'une chercheuse du CNRS, Fabrice Fries s'est heurté à une certaine incompréhension quand il a quitté les hautes sphères de l'administration bruxelloise pour rejoindre Jean-Marie Messier à la tête de ce qui ne s'appelait pas encore Vivendi. Quelques années plus tard, la consternation sera encore plus grande lorsqu'il apprendra à ses proches son départ pour Londres où l'attendait un poste de commercial chez Atos Origin. « Je vais être une sorte de VRP de l'informatique », explique-t-il alors à sa mère déconfite. Il en rigole encore...

Nourri au lait des meilleures institutions scolaires de la République _ les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand, Ulm, Sciences-po, l'ENA dont il est sorti dans la botte _, le jeune et brillant magistrat de la Cour des comptes également passé par Berkeley et Harvard avait pourtant toutes les cartes en main pour partir à la conquête de l'establishment politico-administratif parisien, ou pour partager avec sa femme florentine la vie privilégiée des fonctionnaires internationaux. La dizaine de collègues du cabinet de Jacques Delors, où il oeuvra pendant cinq ans sous la houlette de Pascal Lamy puis de Jean-Pierre Jouyet, occupent tous aujourd'hui des postes haut placés à la Commission européenne.

Un choix différent
Mais lui a fait un choix différent. A quarante-huit ans, il vient de prendre la présidence de Publicis Consultants France, première agence de communication corporate de l'Hexagone, après avoir exercé durant deux ans les fonctions de secrétaire général de la maison mère, le quatrième groupe mondial de communication Publicis. Dévoreur de livres et cinéphile averti, ce père de deux enfants devient donc en 1995 l'un des « Messier Boys » après avoir fait partie de la « dream team » de Delors. Il aide J2M à reconfigurer la Générale des Eaux puis rejoint Eric Licoys chez Havas comme directeur de la stratégie et du développement. A son actif : l'internationalisation réussie de l'ex-CEP dans la santé et l'éducation scolaire. Héritant par la suite du pôle professionnel (presse et édition), il en pilotera la délicate cession à un consortium de fonds d'investissement. La vente par appartements des anciens joyaux de la couronne (« Le Moniteur », « L'Usine nouvelle », « LSA », Tests, « Le Vidal », « Le Quotidien du médecin », les éditions Masson...) se fera en revanche sans lui.

Parti outre-Manche en 2004 pour rejoindre Bernard Bourigeaud comme senior vice-president chargé des grands comptes et de la stratégie marchés, Fabrice Fries dit s'être amusé comme un petit fou dans ce job. Le retour à l'opérationnel qu'il vient d'effectuer, à sa demande, chez Publicis, prouve que ce qui prime à ses yeux, ce sont les clients et les contrats. Et tout le reste... est littérature.

YANN VERDO

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