POLITIQUEHénin-Beaumont: un élu PCF d'opposition visé par une double plainte du FN

Hénin-Beaumont: un élu PCF d'opposition visé par une double plainte du FN

POLITIQUEC'est la quatrième plainte pour diffamation déposée à son encontre par le FN...
La présidente du Front national Marine Le Pen et le maire FN de Hénin-Beaumont, Steeve Briois, le 30 mars 2014
La présidente du Front national Marine Le Pen et le maire FN de Hénin-Beaumont, Steeve Briois, le 30 mars 2014 - Philippe Huguen AFP
Anissa Boumediene

A.B. avec AFP

Un élu communiste d'opposition d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) est visé par une double plainte pour diffamation du maire FN Steeve Briois et de son bras droit, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

«Faire taire les opposants»

«C'est du harcèlement judiciaire, c'est la quatrième plainte du FN que je reçois pour diffamation», a déclaré David Noël, qui fait partie des six élus d'opposition de cette commune de 27.000 habitants enlevée par le FN en mars 2014 dès le premier tour. «Ils veulent faire taire les opposants et faire payer les partis», a-t-il ajouté.

Dans un communiqué de presse diffusé le 11 mars, l'élu d'opposition avait appelé à la démission de Steeve Briois et de Bruno Bilde car, disait-il, «ils sont tous deux au cœur d'enquêtes judiciaires sur de graves soupçons de fraude».

Dans son communiqué, l'élu communiste citait notamment un article du Monde évoquant une enquête des services du Parlement européen sur la réalité du travail de certains attachés parlementaires des eurodéputés FN, dont Bruno Bilde.

L'Office européen de lutte antifraude saisi

Le président du Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz a saisi l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) après avoir découvert que 20 assistants parlementaires européens, rémunérés par l'Union européenne pour travailler aux côtés des eurodéputés FN, apparaissaient sur l'organigramme du Front national et avaient donc des responsabilités politiques au sein du parti. Ce qui lui paraît incompatible.

La présidente du parti, Marine Le Pen, a répliqué le 10 mars que le FN n'avait «rien à se reprocher» et dénoncé une «manipulation politique» orchestrée selon elle «sur instruction» du Premier ministre Manuel Valls, à deux semaines des élections départementales.

«Sur son blog et ses tracts, il (M. Noël, ndlr) nous dénigre quotidiennement et de manière systématique», a réagi Bruno Bilde. «Où a-t-il lu qu'on était au cœur d'une affaire judiciaire?», a ajouté l'élu FN, membre du bureau national du parti d'extrême droite.