Le vice-Premier ministre turc conseille aux femmes de ne "pas rire fort en public"

Cette remarque jugée misogyne de Bülent Arinç, membre du gouvernement islamo-conservateur, intervient à quelques jours seulement de l'élection présidentielle.

Source AFP

"L'homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l'est pas", a dit lundi Bülent Arinç, avant d'ajouter : "Elle ne doit pas rire fort devant tout le monde, doit absolument conserver sa décence à tout moment." © AFP

Temps de lecture : 2 min

"Une femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire fort en public", a affirmé le vice-Premier ministre turc, Bülent Arinç, suscitant une polémique mardi en Turquie, un pays musulman mais laïque qui fête l'Aïd-el-Fitr. "L'homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l'est pas", a dit lundi Bülent Arinç, influent membre du gouvernement islamo-conservateur dont il est aussi le porte-parole, lors d'un déplacement dans sa circonscription de Bursa (Nord-Ouest), rapportent les journaux. Et d'ajouter : "Elle ne doit pas rire fort devant tout le monde, doit absolument conserver sa décence à tout moment."

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Volée de critiques

Cette petite phrase a provoqué une avalanche de réactions - pour la plupart indignées - dans les réseaux sociaux où les internautes dénonçaient l'intervention "de plus en plus flagrante" du régime turc dans la sphère privée. "Arrêtez de nous donner une leçon de morale, à la place, rendez compte pour l'argent que vous avez volé !" a lancé btürkmen sur Twitter, en allusion aux soupçons de corruption visant depuis décembre dernier le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son entourage politique. "Je ne peux qu'éclater de rire à cette leçon de morale !" écrit pour sa part une autre utilisatrice, Hilan Inan.

La sortie du vice-Premier ministre, qui, dans le passé, s'était illustré pour ses conseils répétés en faveur d'une vie prude comme édictée dans le Coran, a aussi eu une répercussion politique. À une dizaine de jours de l'élection présidentielle des 10 et 24 août, qui sera pour la première fois organisée au suffrage universel, le candidat de l'opposition, Ekmeleddin Ihsanoglu lui a aussitôt répondu. "Nous avons vraiment besoin d'entendre le rire gai des femmes", a écrit le candidat, principal rival d'Erdogan au scrutin présidentiel, sur Twitter. En été 2013, les Turcs avaient massivement manifesté contre la "dérive autoritaire" et "islamiste" du régime de Recep Tayyip Erdogan qui est aux rênes de la Turquie depuis 2002.

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Commentaires (15)

  • ERNESTHEREBEL

    Elles peuvent ?

  • socrate

    Les députés féminins siègeront voilés au Parlement européen.

  • saturnparon

    Quand les femmes passent à la Trappe... Ce Premier Ministre du Vice semble faire un tollé et c'est tant mieux pour la Turquie. Reste à chasser ces bigots par les urnes.