Arthur poursuivi par son exil fiscal

L'animateur de télévision Arthur, le 5 décembre 2006 à Marrakech
L'animateur de télévision Arthur, le 5 décembre 2006 à Marrakech © AFP/Archives - Abdelhak Senna

Temps de lecture : 2 min

La diffusion mardi 2 décembre d'un épisode de "Rendez-vous en terre inconnue", où l'animateur et producteur de télévision Arthur partage le mode de vie frugal d'Indiens quechuas, a ravivé la polémique à propos de son exil fiscal.

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Plusieurs articles de presse ont relancé le débat sur son installation en Belgique. L'Obs titre ainsi cette semaine sur "Le double je d'Arthur", pour raconter "comment l'animateur vedette s'est envolé +en terre inconnue+ tout en organisant son exil fiscal".

Mardi, l'animateur s'était défendu sur Twitter, ironisant sur les "gentils messages" reçus à l'approche de la diffusion de l'émission.

Le lendemain, il s'expliquait sur France 2: "Il y a un problème dans notre pays, c'est qu'on n'aime pas la réussite et le succès."

Sa domiciliation fiscale en Belgique avait été révélée lors du tournage de l'émission, en juin, déclenchant de vives critiques.

Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture, s'était montrée très réticente vis à vis de la collaboration entre Arthur, de son vrai nom Jacques Essebag, et le groupe audiovisuel public.

"Les contrats passés avec France Télévisions doivent présenter des garanties éthiques irréprochables. La domiciliation fiscale en est évidemment un élément important", avait-elle déclaré.

Le principe de l'émission, présentée par Frédéric Lopez, est de confronter des célébrités à d'autres modes de vie. Un programme qui attire en moyenne 7 à 8 millions de téléspectateurs, soit 26% de part d'audience.

Avant Arthur, des stars comme Muriel Robin et Patrick Timsit s'étaient prêtées au jeu.

Pour ce 17e épisode, intitulé "Arthur chez les Quechuas" et tourné dans le sud du Pérou, à 4.500 mètres d'altitude, l'animateur se plonge dans le quotidien d'éleveurs de lamas et d'alpagas.

Venu avec deux brosses à dents électriques dans ses bagages -"mes derniers restes de la civilisation"- Arthur, qui se dit "amoureux de la ville", s'essaie au cours de ses deux semaines de séjour à la marche en haute altitude, à la récolte des pommes de terre ou encore à la construction d'une toiture.

Pour l'occasion, l'animateur, 224e fortune de France selon le magazine Challenges -qui la chiffre à quelque 250 millions d'euros-, dort sur une planche servant également de refuge à une famille de cochons d'Inde.

Les questions du rapport à l'argent et de la solidarité sont évoquées au cours de l'épisode.

"Il faut s'entraider, sinon c'est trop dur. Ici, la solidarité est primordiale si on veut survivre. On ne peut pas penser qu'à soi", lui explique un paysan, visage tanné par le soleil.

"C'est beau", commente l'animateur vedette de TF1, âgé de 48 ans.

"Je m'aperçois que c'est indécent. (...) Je ne manque de rien, ils ont un milliard de fois moins de choses et ils se marrent dix fois plus", dit-il, visiblement ému, dans les dernières minutes de l'émission.

Lors de sa présentation à la presse, l'animateur a été pressé de questions, souvent critiques sur son exil fiscal.

"J'aime toujours autant l'argent", a-t-il répondu avec une pointe d'humour.

"Ça m'a appris beaucoup de choses sur moi-même, mais mon rapport à l'argent n'a pas changé. On ne revient pas en disant +à partir de maintenant je vais vivre comme un ascète+."

28/11/2014 15:37:18 - Paris (AFP) - © 2014 AFP