Le conflit au Sri Lanka, toile de fond du film "Dheepan" d'Audiard

AFP
<p>Jacques Audiard et l'acteur principal du film "Dheepan", Anthonythasan Jesuthasan, acteur non professionnel qui fut réellement enrôlé par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), le 24 mai 2015 à Cannes</p>

Le long et meurtrier conflit au Sri Lanka entre les Tigres tamouls et le gouvernement cinghalais est la toile de fond du film français "Dheepan" de Jacques Audiard, Palme d'or à Cannes.

L'acteur principal est un ancien Tigre tamoul. Anthonythasan Jesuthasan, qui est un acteur non professionnel a réellement été enrôle par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), alors qu'il était âgé de 16 ans. Il a fui son pays puis rejoint la France en 1993.

Le gouvernement du Sri Lanka a proclamé sa victoire le 18 mai 2009 contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), alors que l'armée gouvernementale venait d'écraser la dernière poche de résistance, après 37 années de guerre civile au prix de 100.000 morts.

La rébellion réclamait la création d'un Etat indépendant dans le Nord (région de Jaffna) et l'est (autour de Trincomalee), deux zones majoritairement tamoules et hindouistes représentant environ un tiers de ce pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes.

En 2006, les séparatistes contrôlaient ces régions mais, minés par les défections et écrasés par la puissance de feu de l'armée, il furent chassés de leurs bastions entre 2007 et 2009.

L'artisan de cette chute fut le président nationaliste cinghalais Mahinda Rajapakse.

Parmi les morts dans les ultimes bombardements figure Velupillai Prabhakaran, le commandant suprême des Tigres. En 1972, alors jeune étudiant de 18 ans, il avait fondé l'organisation indépendantiste des Tigres tamouls, surfant sur le nationalisme et le ressentiment d'une minorité qui se sentait discriminée par le régime cinghalais.

Les tensions ethniques ont tourné au conflit ouvert en 1983, après des émeutes contre les Tamouls qui ont fait de 400 à 600 morts.

A partir de 1987, l'Eelam tamoul entretient la guérilla, multipliant les attentats-suicide.

En mai 1991, les indépendantistes frappent un grand coup: le Premier ministre indien Rajiv Gandhi, soutien de Colombo, est victime d'un attentat suicide perpétré par une jeune militante qui se fait exploser à son contact. Deux ans plus tard, le président srilankais Ranasinghe Premadasa est assassiné de la même façon. D'autres attaques-suicide majeures suivront.

Leurs crimes valent aux Tigres d'être classés parmi les mouvements "terroristes" par l'Inde, l'UE et les Etats-Unis.

Au plus fort de leur lutte, les insurgés ont disposé d'une armée de terre, d'une force navale et même de petits avions, un cas unique au monde pour une guérilla.

Un cessez-le-feu avait bien été conclu en février 2002, sous l'égide de la Norvège, mais il avait volé en éclats avec l'arrivée au pouvoir fin 2005 du président Rajapakse.

L'ONU a lancé en mars 2014 une enquête sur des accusations de crimes de guerre qui auraient fait 40.000 morts chez les civils tamouls lors de l'offensive finale contre les LTTE, eux aussi accusés de violations des droits de l'Homme.

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