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Les dirigeants de la zone euro clament leur confiance dans la solidité du secteur bancaire

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Les dirigeants européens ont clamé jeudi leur confiance dans la solidité du secteur bancaire des 19 pays de la zone euro, affichant leur sérénité malgré la sévère tempête sur les bourses européennes.

"La zone euro est structurellement dans une bien meilleure situation qu'il y a quelques années, et cela vaut aussi pour les banques", a plaidé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.

Interrogé auparavant sur la santé de certaines banques, en particulier de la Deutsche Bank, géant allemand qui inquiète, M. Dijsselbloem avait répondu "ne pas avoir d'opinion sur une banque en particulier".

Avec la nouvelle dégringolade des bourses, M. Dijsselbloem, qui est également ministre néerlandais des Finances, en a profité pour rappeler l'importance du respect des règles budgétaires européennes par les Etats membres qui voudraient y déroger.

"Quand les marchés sont volatiles, vous avez besoin de fermeté sur ce qui a été convenu (...) nous devons prendre cela très au sérieux", a admis le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, interrogé sur une éventuelle flexibilité concernant le budget espagnol.

Une remarque qui a fait écho à celle émise précédemment par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à propos des engagements budgétaires du Portugal et de réformes encore à faire.

"Le Portugal serait bien avisé (...) de ne pas continuer à inquiéter les marchés en laissant supposer qu'il veut revenir en arrière sur le chemin qu'il a déjà parcouru", avait prévenu M. Schäuble en arrivant à la réunion.

Comme M. Dijsselbloem, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici s'est voulu serein: "Notre économie européenne est solide et notre système bancaire est protégé grâce à l'Union bancaire. Il faut faire confiance au mécanisme".

-Union bancaire-

Le projet d'Union bancaire a germé il y a quatre ans, pendant la crise de la zone euro, afin d'éviter que le secteur public ne se charge de renflouer les banques en difficulté et qu'une crise bancaire ne se transforme en crise de la dette.

L'Union bancaire repose sur trois piliers: d'abord, le Mécanisme de surveillance unique (MSU), qui confie la supervision des banques de la zone euro à la Banque centrale européenne (BCE) depuis le 4 novembre 2014.

Ensuite, le Mécanisme de résolution unique (MRU), qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2016, avec pour objectif de constituer un fonds de soutien aux banques en faillite.

Enfin, la garantie des dépôts, qui vise à éviter les paniques bancaires en rassurant les déposants sur la sécurité de leurs placements, et qui est en train d'être - vivement - débattue, l'Allemagne ayant certaines réserves.

"La Commission européenne est particulièrement en phase pour aller vite" sur le système européen de garantie des dépôts, a déclaré M. Moscovici, soulignant "l'intérêt de bâtir une union bancaire qui soit complète".

La Commission a présenté le 24 novembre dernier son projet, mais l'Allemagne, première économie de la zone euro, a manifesté à maintes reprises ses réticences quant à une mutualisation du système, craignant de voir les épargnants allemands payer pour les banques d'autres pays.

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