Podemos s'allie avec l'extrême gauche pour les législatives en Espagne

AFP

Le leader de Podemos Pablo Iglesias arrive pour une conférence de presse au Parlement espagnol à Madrid, le 26 avril 2016
Le leader de Podemos Pablo Iglesias arrive pour une conférence de presse au Parlement espagnol à Madrid, le 26 avril 2016 © AFP/Archives

Temps de lecture : 3 min

Le parti anti-austérité Podemos se présentera aux nouvelles élections législatives du 26 juin en alliance avec son rival d'extrême gauche Izquierda Unida afin de supplanter le parti socialiste, seconde force politique en Espagne.

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L'alliance doit encore être approuvée par les bases des deux partis et de nombreux détails doivent être négociés cette semaine.

Mais les deux formations, Podemos fondé en 2014 et Izquierda Unida (IU), héritier du Parti communiste espagnol, qualifient déjà d'historique leur "pré-accord" conclu lundi soir.

"Nous sommes convenus de l'essentiel: nous irons ensemble aux élections pour les remporter, et je m'attends à ce que nos militants comme ceux d'IU réagissent à cette opportunité historique en participant avec enthousiasme", a déclaré mardi le chef de Podemos, Pablo Iglesias, dans une interview à la radio.

Iglesias, 37 ans, et le télégénique Alberto Garzon, 30 ans, ont mis en ligne sur les réseaux sociaux une video de leur accolade sur la Puerta del Sol --place de Madrid où était né il y a cinq ans le mouvement des indignés contre l'austérité.

Sur la base des résultats du scrutin de décembre, qui n'a pas permis de former un gouvernement, l'alliance de deux formations pourrait en théorie reléguer en troisième position le Parti socialiste (PSOE), qui avait obtenu plus de 5,5 millions de voix derrière le Parti Populaire au pouvoir qui en avait remporté 7,2 millions.

Le chef d'Izquierda Unida, Alberto Garzon, lors des manifestations du 1er mai à Madrid, le 1er mai 2016 © PIERRE-PHILIPPE MARCOU AFP/Archives
Le chef d'Izquierda Unida, Alberto Garzon, lors des manifestations du 1er mai à Madrid, le 1er mai 2016 © PIERRE-PHILIPPE MARCOU AFP/Archives

Podemos et ses alliés avaient recueilli 5,18 millions de votes et 60 sièges, Izquierda Unida (ecolo-communiste) plus de 900.000 suffrages mais deux sièges seulement.

Tous les sondages réalisés depuis ont noté une baisse des intentions de vote pour Podemos et une progression de IU.

- 'besoin du PSOE' -

Pablo Iglesias s'est donc résolu à s'allier avec un parti qu'il qualifiait l'année dernière de "schtroumpf grognon" de la gauche. Il l'accusait de "porter malheur" avec un programme trop radical qui effrayait l'électorat.

Un succès de leur alliance pourrait même changer le rapport de forces entre droite et gauche si le Parti socialiste, continuant à perdre des voix comme il le fait depuis des années, devait se résoudre à gouverner avec eux.

"Pour gouverner, nous aurons besoin du PSOE. Nous voulons un accord avec le PSOE", a assuré Pablo Iglesias.

Les élections de décembre avaient mis fin à la division traditionnelle du parlement en deux blocs, conservateurs et socialistes, en faisant émerger Podemos et les libéraux de Ciudadanos. Mais ces quatre formations ont été incapables de former une coalition de gouvernement, obligeant les Espagnols à retourner aux urnes.

Le PSOE, se méfiant de Podemos qui ne cessait de l'attaquer et aspirait ouvertement à lui ravir le commandement de la gauche, avait négocié un programme de gouvernement avec Ciudadanos mais leur alliance de centre-gauche, minoritaire en sièges, n'a pas reçu la confiance du parlement.

Mariano Rajoy, chef du gouvernement conservateur sortant, fait déjà ouvertement campagne contre l'attelage des "radicaux et des extrémistes". Et un porte-parole de son PP, Esteban González Pons, a dénoncé "une espèce d'association entre la Cuba communiste et le Venezuela populiste".

Le chef de Ciudadanos Albert Rivera a affirmé de son côté qu'en s'alliant avec l'héritier du Parti communiste, à l'idéologie surranée, Podemos "ne pourra pas parler de changement ni de nouvelle politique".

"Il nous facilite les choses", a déclaré le leader d'une formation qui cherche comme Podemos à attirer les voix des jeunes las de la corruption.

10/05/2016 17:14:27 -  Madrid (AFP) -  © 2016 AFP