Le festival Solidays, à Paris le 26 juin 2015

Le festival Solidays, à Paris le 26 juin 2015

afp.com/THOMAS SAMSON

Huit scènes au total (trois de plus que l'an dernier) et quelques hectares supplémentaires, un nouvel espace camping, une "guinguette" avec lampions et ambiance musette... Solidays, deuxième festival français par la fréquentation (180.000 personnes en 2015) derrière les Vieilles Charrues, "pousse un peu les murs" pour sa 18e édition.

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La formule, elle, reste inchangée avec à l'affiche des artistes mais aussi des associations, des politiques et des experts venus débattre des sujets de santé et de droits de l'homme.

Côté musique, il y aura des concerts pour tous les goûts avec des vedettes grand public (Louane, Jain, Louise Attaque) et des attractions dans tous les styles, en électro (DJ Snake, The Avener, The Shoes, Flume, M83, St Germain, General Elektriks), rock (Christian Olivier, Feu! Chatterton, Jeanne Added, Rover), comme en rap (Bigflo & Oli, Oxmo Puccino) ou musiques du monde (Calypso Rose, Ibrahim Maalouf, Keziah Jones).

Soit 80 concerts au total estampillés "solidaires" avec des artistes qui font tous un effort financier, selon les organisateurs.

"Il y a beaucoup de concurrence entre les festivals, on demande aux artistes de nous faire des conditions parce qu'on n'a pas les moyens (des autres). On reste un festival humanitaire", explique l'animateur Antoine de Caunes, président d'honneur de l'association Solidarité Sida qui organise le festival depuis 1999 avec le soutien de la région Ile-de-France.

"C'est quelque chose qui ne se refuse pas", répond, en écho, le rappeur Oxmo Puccino, présent pour la quatrième fois à Solidays, qui s'habille cette année aux couleurs du "Summer of Love", en référence à l'été 1967 qui avait marqué l'apothéose du mouvement hippie à San Francisco.

L'édition 2015 avait permis de dégager un bénéfice de 2,6 millions d'euros pour soutenir des actions de prévention contre le sida dans différentes parties du monde.

- 'Un festival monde' -

Côté débats, le festival accueillera sur sa scène dédiée (Forum Café) l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira, l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, le moine bouddhiste et écrivain Matthieu Ricard ou encore le réalisateur Cyril Dion, auteur du documentaire à succès "Demain".

Le "photoreportage engagé" sera aussi à l'honneur avec deux expositions: "I Am With Them", de la photographe Anne A-R, qui a suivi le parcours de réfugiés entre Lesbos et Munich, ainsi que "Résistances" de Reza, conçue spécialement pour le festival parisien.

"En parlant du sida, qui reste le coeur du festival, on parle aussi de politique, d'économie, de sexualité, de relations humaines, de rapports entre le sud et le nord et donc des problèmes migratoires", énumère Antoine De Caunes.

"C'est un festival à part, un festival monde pour ceux qui s'intéressent au monde et à ce qui s'y passe", ajoute le rappeur MC Solaar, parrain de l'association Solidarité Sida.

Au vu des chiffres de la billetterie, le festival devrait établir un nouveau record de fréquentation. Les organisateurs s'inquiétaient davantage en début de semaine de la logistique, l'installation des différentes infrastructures ayant été perturbée par les intempéries récentes et par l'organisation cette année, deux semaines avant Solidays, d'un autre festival d'envergure au même endroit (le Download Festival).

"Les équipes se battent pour qu'on soit prêts à temps, ça bosse nuit et jour, mais on n'a jamais connu une préparation aussi difficile", assure Luc Barruet, fondateur et directeur de Solidarité Sida. Lequel tentait aussi de résoudre un autre "casse-tête": réussir à diffuser le 8e de finale de l'équipe de France à l'Euro-2016 de football prévu dimanche après-midi.

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