Miami, ses plages de rêve et ses milliers de propriétés à un jet de pierre de la mer sont de plus en plus menacées par la montée du niveau de l'océan Atlantique, ont rapporté des élus et des experts mardi.

La situation est particulièrement inquiétante à Miami, la métropole du sud de la Floride, en raison du nombre colossal de magasins, hôtels et immeubles d'habitation situés au bord de l'eau.

Lors d'une audition du Sénat américain exceptionnellement organisée à Miami, le sénateur Bill Nelson a même qualifié le sud de la Floride de «Ground Zero» du changement climatique.

Selon l'élu, les trois quarts des 20 millions d'habitants de la Floride vivent sur la côte. Et la mer se rapproche dangereusement. À en croire l'ONG World Resources Institute, la Floride a perdu 30 cm de côtes depuis 1870. Et d'ici 2060, la mer devrait avoir encore gagné de 23 à 61 cm.

Plus inquiétant: la ville de Miami se trouve à seulement 1,22 m d'altitude.

«Nous nous trouvons sur un sol constitué de roche sédimentaire calcaire qui est poreuse et imbibée d'eau», a souligné le sénateur Nelson. «Construire des digues ne servirait à rien», car le sous-sol est «comme du gruyère».

«Nous devons trouver des solutions innovantes» pour protéger les biens immobiliers situés au bord de l'océan qui, à Miami, ont une valeur totale de 14,7 milliards de dollars, a expliqué M. Nelson, un élu démocrate.

Le maire de Miami Beach, Philip Levine, a quant à lui raconté comment, lors d'inondations, les habitants sont forcés de traverser les rues avec de l'eau jusqu'aux genoux pour rentrer chez eux.

Les autorités vont d'ailleurs installer trois pompes avant les grandes marées d'octobre pour mieux évacuer l'eau, a-t-il précisé.