Européennes: Glucksmann candidat pour prendre la tête d'une liste d'union de la gauche

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Européennes: Glucksmann candidat pour prendre la tête d'une liste d'union de la gauche
Européennes: Glucksmann candidat pour prendre la tête d'une liste d'union de la gauche © AFP

Temps de lecture : 4 min

L'essayiste Raphaël Glucksmann a annoncé vendredi qu'il serait candidat aux européennes, à la tête d'une liste qui devrait recevoir samedi le soutien du PS, et avec l'espoir peut-être illusoire de rallier à son panache d'autres formations politiques.

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"Moi je propose ma candidature pour être tête de liste", a déclaré sur France Inter M. Glucksmann, qui avait fondé avec une vingtaine d'autres personnalités en novembre le parti Place publique. Il mènera campagne "en tandem" avec la militante écologiste Claire Nouvian, cofondatrice du mouvement.

"On demande aux forces politiques de nous rejoindre", a-t-il ajouté, en regrettant une nouvelle fois l'éparpillement des forces à gauche, qui empêche selon lui l'émergence face à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen d'une force sociale et écologiste crédible.

Selon un sondage Ifop-Fiducial publié jeudi, si le scrutin avait lieu dimanche, la liste Europe Ecologie-Les Verts obtiendrait 8,5 % (+1), celles de La France insoumise 7,5 % (+1,5), du Parti socialiste 5,5 % (+0,5), de Générations 2,5 % et du PCF 2 % (-0,5), loin derrière LREM et le RN.

M. Glucksmann s'est défendu d'ajouter une liste supplémentaire dans ce paysage morcelé. "Demain (samedi), je suis confiant que le Parti socialiste va nous rejoindre", a-t-il dit. Nouvelle Donne, le parti fondé par Pierre Larrouturou, est aussi associé à la démarche, a-t-il assuré.

De fait, le PS devrait décider samedi lors d'un Conseil national à Paris de soutenir une liste d'ouverture tirée par M. Glucksmann, à parité entre les candidats issus du PS et ceux provenant d'autres formations politiques ou de la société civile, "y compris sur les dix premières places", selon l'entourage du premier secrétaire Olivier Faure.

Ce dernier a salué vendredi sur Twitter l'annonce de M. Glucksmann. "Avec Place publique et tous ceux qui rejoindront cette démarche s'ouvre un chemin, celui des combats communs. Je demanderai demain aux socialistes de s'y engager".

Les maires PS de Lille, Paris, Rennes et Nantes, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle Mathieu Klein lui ont emboîté le pas.

"Je crois qu'Olivier Faure a compris quelque chose d'extrêmement important, c'est que si chacun restait dans ses meubles, tout le monde périrait à la fin", a dit M. Glucksmann au cours d'une conférence de presse.

Il a précisé à cette occasion que les députés élus sur cette liste ne siègeraient pas forcément dans le même groupe au Parlement européen, son espoir étant qu'une "clarification" dans la composition des groupes s'opère à Strasbourg, "sur la base des idées".

"Bouée de sauvetage"

Le fondateur de Générations, Benoît Hamon, a en revanche accueilli fraîchement l'initiative de celui qui avait contribué à écrire son grand discours de Bercy pendant la présidentielle. "Une voix en faveur d'une liste socialiste est une voix perdue pour la gauche", a-t-il fustigé.

Du côté d'EELV, l'accueil n'est pas plus chaleureux. "Triste de voir Raphaël Glucksmann et Claire Nouvian servir de bouée de sauvetage à un PS à l'agonie ayant participé, par renoncement à construire une Europe sociale et écologique, à la montée du national-populisme", a twitté la députée européenne Michèle Rivasi.

Au Parti socialiste, le choix de M. Faure de s'effacer derrière le représentant d'un parti né il y a seulement quelques mois ne fait pas non plus l'unanimité. Le sénateur PS Rachid Temal, qui avait soutenu Olivier Faure au congrès de Poitiers, continue de militer pour "une tête de liste socialiste".

Le maire du Mans Stéphane Le Foll - adversaire de M. Faure lors de ce congrès - a annoncé qu'il ne participerait pas au Conseil national samedi, désapprouvant la "méthode" mise en oeuvre par M. Faure. "Le PS se met derrière Place publique, mais pourquoi ? Sur quelle base politique ? On ne sait pas", a-t-il déploré.

A Place publique, la décision de Claire Nouvian et Raphaël Glucksmann a également suscité des remous. L'économiste Thomas Porcher a fait savoir en privé qu'il ne souhaitait pas figurer sur une liste soutenue par le PS. Le président du parti, Jo Spiegel (ex-PS) estime cependant que l'initiative ne se résume pas à un mariage avec le PS, et qu'elle est "conforme à la résolution" approuvée par Place publique à Metz fin février.

Fils du philosophe André Glucksmann, Raphaël Glucksmann est aussi le compagnon de la journaliste politique Léa Salamé, qui se retirera de l'antenne de France Inter et de France 2 pour la couverture des élections européennes afin d'"éviter tout soupçon de conflit d'intérêt".

15/03/2019 16:26:07 -          Paris (AFP) -          © 2019 AFP