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SOS Amitié à la recherche d’écoutants bénévoles

Cet appel à bénévoles est lancée à l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide.

Temps de lecture: 3 min

« Nous ne sommes pas des psys, mais des bénévoles formés à l’écoute » : c’est ainsi que Véronique (le prénom a été modifié), à SOS Amitié depuis 12 ans, définit les écoutants de l’association, qui lance ce mardi une grande campagne de recrutement à l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide.

Cette campagne, qui vise à trouver au moins 500 bénévoles, se décline sous forme d’affichage, flyers déposés dans les médiathèques ou les universités et vidéos sur les réseaux sociaux pour faire connaître ce recrutement ou appeler aux dons.

Popularisée par sa caricature du film Le Père Noël est une ordure, l’association SOS Amitié, née en 1960, se consacre à l’écoute, anonyme et confidentielle, des personnes seules, dépressives ou suicidaires.

Mais, alors que 800 000 personnes se donnent la mort chaque année dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé, les écoutants de SOS Amitié ne sont en mesure de répondre qu’à un appel sur quatre en moyenne. Autant dire qu’il faut parfois se montrer persévérant et réitérer les appels pour parvenir à trouver une oreille attentive. « Nous recevons environ 2,5 millions d’appels au niveau national, mais seuls 700 000 ont une réponse », déplore Véronique.

Cette retraitée a également été co-responsable de l’un des huit centres d’écoute d’Ile-de-France, dont les adresses sont tenues secrètes. Pas de grande plateforme comme dans un centre d’appel, mais un appartement équipé de deux postes téléphoniques. Cuisine, douche, chambre : tout y est réuni pour permettre aux écoutants se relayant 24H/24H de bénéficier d’un minimum de confort.

Actifs, retraités, étudiants : tout le monde est le bienvenu pour devenir bénévole, à condition toutefois de réunir quelques qualités indispensables à un bon écoutant. « Ecouter ne veut pas dire parler », rappelle Véronique. « Notre écoute est empathique, neutre, bienveillante, active, non directive, apolitique et aconfessionnelle », énumère-t-elle.

Mais pas question de lâcher les futurs bénévoles au téléphone sans préparation. Ils passent au préalable par une formation pratique comprenant des mises en situation, et par une formation théorique dispensée par un psychologue. Et même lorsqu’ils sont membres à part entière de l’association, des séances de partage entre écoutants sont organisées régulièrement, en présence d’un psychologue.

Des conversations parfois difficiles

Ces séances sont indispensables compte tenu de la dureté de certains appels. « L’écoutant doit être suffisamment aguerri et mature », souligne Véronique. « On est parfois insultés avant même d’avoir dit un mot, il y a de l’agressivité. Il m’est arrivé d’avoir quelqu’un de délirant qui téléphone en plein milieu de la nuit en me disant  : "je sais où tu es, j’arrive et je vais te poignarder"  ».

La dureté passe également par les sujets abordés lors de ces échanges téléphoniques. Les appelants sont aussi bien des victimes de violences conjugales, de viol ou d’inceste que des personnes subissant une maladie ou un deuil.

Les plus jeunes, eux, choisissent généralement le chat sur internet pour se confier aux bénévoles de SOS Amitié. « On a pas mal d’ados qui nous contactent, beaucoup veulent se foutre en l’air à cause de harcèlement sur les réseaux sociaux », explique Véronique.

Mais que les appelants soient mineurs ou adultes, l’objectif de SOS Amitié n’est pas de faire du suivi. « On est vraiment dans l’instant de l’appel », insiste l’écoutante, qui admet ressentir parfois une certaine frustration à ne pas savoir ce que deviennent certains interlocuteurs.

Au-delà des bénévoles, l’association SOS Amitié est également à la recherche de dons. Pour rappel, ils permettent aux donateurs de bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 66 %.

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