Le monde est confronté à un niveau de crises sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale et la communauté humanitaire ne pourra bientôt plus répondre, a alerté mardi la commissaire européenne à l'aide humanitaire Kristalina Georgieva.

«Aujourd'hui, nous avons un niveau de crises dans le monde plus important que jamais depuis la Seconde Guerre mondiale et la principale raison de cette situation est que l'on réagit lorsqu'il est déjà trop tard», a déclaré Mme Georgieva lors d'une conférence de presse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.

«Davantage d'attention doit être concentrée sur la prévention et la résolution des conflits, nous devons faire en sorte d'agir avant que les guerres battent leur plein», a-t-elle ajouté.

«Sinon nous ne serons plus en mesure de gérer les conséquences des crise humanitaires générées par les conflits», a-t-elle mis en garde.

La communauté internationale dépense de plus en plus d'argent pour l'aide humanitaire -17 milliards de dollars d'ici la fin 2014 contre 2 milliards de dollars en 2000-, a souligné Mme Georgieva, avant de rappeler que 450 travailleurs humanitaires avaient été tués, blessés ou kidnappés en 2013.

«Nous sommes à court de réponse, pas parce qu'il n'y a pas d'argent, pas parce qu'il n'y a pas de gens qui risquent leurs vies, mais parce que les besoins augmentent plus vite que notre capacité d'y répondre», a-t-elle dit.

Les crises humanitaires en Irak et en Syrie ont dramatiquement empiré ces derniers mois, a-t-elle notamment évoqué. «Nous avons assisté en Irak à des déplacements de population à une échelle qui dépasse la capacité de réponse de la communauté humanitaire», a-t-elle averti.

Au moins un demi-million de personnes sont déplacées dans les zones du nord de l'Irak contrôlées par les djihadistes du groupe Etat islamique, et ne reçoivent pas d'aide, a-t-elle dit.