Carrefour condamné aux prud'hommes pour avoir licencié une salariée voilée

Le licenciement de Hafida Treille a été reconnu "sans cause réelle" et l'enseigne a été condamnée à lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts.

Source AFP

Le principe de
Le principe de "neutralité absolue" édicté dans le règlement intérieur se heurte, selon l'avocat de la salariée licenciée à celui de la liberté religieuse garantie par la Constitution française et la Cour européenne des droits de l'homme. © SAEZ PASCAL/SIPA

Temps de lecture : 1 min

La société Carrefour a été condamnée jeudi par le conseil de prud'hommes de Lyon pour avoir licencié en 2010 une caissière voilée. Le licenciement de Hafida Treille, 44 ans, a été reconnu "sans cause réelle" et la société Carrefour a été condamnée à lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts, selon la décision prud'homale consultée par l'AFP. Interrogée, une porte-parole du groupe a indiqué que l'entreprise ne souhaitait pas réagir avant d'avoir pris connaissance des motivations de ce jugement.

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Hôtesse d'accueil dans un hypermarché de Villeurbanne (Rhône), Hafida Treille avait fait l'objet d'une procédure de licenciement après être revenue d'un congé parental en portant un foulard sur sa tête manifestant son appartenance à la religion musulmane. Selon le groupe de grande distribution, la décision de son ex-salariée contrevient au règlement intérieur interdisant tout signe ostentatoire à caractère politique, syndical et religieux pour les personnes en relation avec la clientèle.

Or, pour Me Haouda Hathroubi, conseil de l'ex-salariée, le principe de "neutralité absolue" édicté dans le règlement intérieur se heurte à celui de la liberté religieuse garantie par la Constitution française et la Cour européenne des droits de l'homme. "Ma cliente pense que travailler au sein de la société Carrefour tout en manifestant sa croyance n'est pas contradiction avec son contrat de travail", a déclaré Me Hatroubi, qui s'est félicitée de la décision prud'homale. "Elle a eu l'impression d'être victime de discrimination. Cette décision lui permet d'être restituée dans sa dignité", a commenté l'avocate. Les deux parties ont deux mois pour interjeter appel de la décision.

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Commentaires (41)

  • JC68

    Ils n'avaient qu'a décrire un uniforme obligatoire, bien évidemment sans voile

  • barbarella

    Ce cas ferra jurisprudence, les integristes vont se precipiter dans la brèche et grâce à eux demain toutes voilées !

  • Odalie

    Parce que vous croyez que le questionnaire rempli lors de l'embauche vous demande quelle est votre religion ?
    Quant au règlement intérieur, peut-il porter la mention "il est interdit aux employées de porter un foulard sur la tête" ? Je n'en suis pas certaine. Donc, une musulmane peut très bien venir pendant sa période d'essai sans "voile" et en porter un après coup !