Des Syriens préparent leurs étals avant une cérémonie pour la réouverture du marché de la vieille ville d'Alep, le 16 novembre 2017

Des Syriens préparent leurs étals avant une cérémonie pour la réouverture du marché de la vieille ville d'Alep, le 16 novembre 2017

afp.com/George OURFALIAN

Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la vieille ville d'Alep a été pendant quatre ans une des lignes de front les plus exposées aux combats qui ont opposé le régime aux rebelles.

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Le régime de Bachar al-Assad avait reconquis en décembre 2016 l'intégralité de cette grande ville du nord syrien, qui était divisée depuis 2012 entre des quartiers gouvernementaux et des quartiers de l'opposition.

Dans l'allée du Souk al-Joumrouk, inauguré jeudi en grande pompe par le ministre du Commerce intérieur Abdullah al-Gharbi et le gouverneur d'Alep Hussein Diab, les impacts d'obus et de roquettes ne sont plus qu'un mauvais souvenir.

Les majestueuses arcades de pierre ont retrouvé leur lustre, décorées de guirlandes lumineuses, de sapins de Noël et de drapeaux syriens.

Un imposant portrait du président Bachar al-Assad a été accroché à l'une des arcades.

Les devantures métalliques des échoppes sont toujours baissées, certaines n'ayant pas encore été rénovées par leur propriétaire. Mais pour l'occasion, la Chambre de commerce d'Alep organise un bazar pendant quatre jours.

Disposés sur les étals, des bijoux artisanaux, des tapis traditionnels et même une pyramide du célèbre savon d'Alep, ces petits cubes verts fabriqués à base d'huile d'olive, qui ont fait la renommée de la ville.

Le marché couvert d'Alep, avec ses souks animés, était le plus grand au monde avec ses 4.000 échoppes et ses 40 caravansérails, qui attiraient depuis des siècles des artisans et des marchands venus des quatre coins du globe.

Dans le caravansérail de Khan al-Joumrouk, un de ces abris où s'arrêtaient jadis les caravanes, aujourd'hui en partie restauré, quelques marchands de tissus et de tapis ont rouvert leurs boutiques.

C'est le cas de Souhaib Karbouj, qui avait quitté son magasin pendant des années lorsque le quartier était sous contrôle rebelle.

"Avant, on exportait notre marchandise vers l'Irak, la Libye et l'Algérie", se souvient M. Karbouj, alors qu'il exhibe des rideaux en tulle, décorés de broderies.

"On est revenus au Khan al-Joumrouk pour faire revivre ses commerces, car Alep c'est le nerf industriel et commercial de l'Etat", lance-t-il.

En dehors du secteur d'Al-Joumrouk, la veille ville reste pourtant un champ de ruines où s'alignent des façades éventrées et des tas de décombres.

Le quartier abrite notamment la célèbre mosquée des Ommeyades. Reconstruite au XIIe siècle, elle a perdu son élégant minaret seljoukide, devenu un amas de pierres, tandis que le toit en bronze du bassin à ablutions a été perforé.

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