François Hollande "ne voulait pas exercer le pouvoir", selon son ex-conseiller Aquilino Morelle

A quelques jours de la sortie de son livre L’Abdication (éditions Grasset), Aquilino Morelle dresse déjà un sévère réquisitoire à l'encontre du chef de l'État dans une interview au Monde, publiée ce samedi. Malgré le renoncement de François Hollande à la prochaine présidentielle, son ancien conseiller étrille l'actuel locataire de l'Élysée sur ses ambitions.

"François Hollande ne voulait pas exercer le pouvoir, il voulait seulement être président de la République".

Une "résignation" dès fin 2012

Si Aquilino Morelle n'a été renvoyé qu'en avril 2014 après l'ouverture d'une enquête préliminaire à son encontre, l'ancien conseiller de François Hollande date pourtant "le début de la fin de son quinquennat" à l'automne 2012. "Florange a signé l’arrêt de mort de ce qui faisait l’esprit du discours du Bourget", juge-t-il dans son entretien au Monde.

"François Hollande a fait le choix de la résignation (…) Au sommet européen du 29 juin 2012, il a enterré tout espoir de changement en se résignant à l’austérité, en acceptant, sans véritable renégociation, le pacte budgétaire européen imposé par Merkel et signé par Sarkozy", explique Aquilino Morelle.

Malgré des désaccords politiques, Aquilino Morelle n'a pas démissionné. Même s'il confie l'avoir "envisagé". "Mais le Président n’avait été élu que depuis six mois, j’étais fier et heureux de servir mon pays et mes convictions (…) J'ai cru qu’à ma place, je pourrais infléchir le cours des choses, résister. Je me suis trompé, la suite des événements a prouvé que c’était impossible, et j’ai donc échoué", admet-il.

"Un faux gentil et un vrai méchant"

Aquilino Morelle, proche d'Arnaud Montebourg et également ami de Manuel Valls, avait dû quitter ses fonctions de conseiller politique auprès du président Hollande en avril 2014 après des accusations de conflit d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique, finalement classées sans suite. 

Il avait également été mis en cause pour avoir fait venir un cireur pour ses chaussures de luxe dans une annexe de l'Elysée. S'il a dit au Monde "regrette(r)", il a déploré que François Hollande "se soit abaissé à utiliser cette faute pour se débarrasser" de lui.

"François Hollande est un faux gentil et un vrai méchant". Et de conclure: "Etrange président que cet homme plein de charme et dénué de toute autorité".