Jean Anglade. L'écrivain auvergnat est décédé à 102 ans

L'écrivain Jean Anglade est décédé ce mercredi à l'âge de 102 ans. Auteur de nombreux livres, il a publié son dernier son dernier roman "Le Grand dérangement" en 2015. Un livre qui est paru le jour de son 100e anniversaire alors qu'il venait d'être placé dans une maison de retraite.

Photo d'archives AFP
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Plus d'une centaine de romans, des biographies, des traductions, quelques livres de poésie et d'humour : Jean Anglade, décédé mercredi à 102 ans, est l'auteur d'une oeuvre littéraire monumentale, au succès populaire jamais démenti. Ses héros étaient garde-barrière, maîtresse d'école ou médecin de campagne en Auvergne et il a vendu leurs destinées à plusieurs millions d'exemplaires.

Les critiques l'ont souvent catalogué comme écrivain "régionaliste". Une étiquette qui le hérissait : "cette appellation est méprisante; elle vaut pour ceux qui racontent des histoires de cloches et de sources, publiées à compte d'auteur". Cet ami d'Alexandre Vialatte, autre plume auvergnate de renom, se disait plutôt "romancier réaliste": "je n'invente pratiquement aucun personnage. Ils me sont tous suggérés par la réalité et je les arrange à ma façon (...). Ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est l'Homme, qu'il soit Auvergnat ou Chinois".

"Paris est très loin"

"Jean Anglade a le génie de la belle histoire. De l'histoire pour elle-même, à laquelle on croit, comme on croit au fait divers fourni par l'actualité", admirait Vialatte. Très discret, cet homme aux yeux bleus rieurs est toujours resté à distance des cercles littéraires de la capitale. "Paris est très loin", disait-il simplement.

Né le 18 mars 1915 à Thiers (Puy-de-Dôme), il perd très vite son père maçon, tué par un obus durant la Première Guerre mondiale. Sa mère se remarie avec un livreur de charbon. "J'ai fait le bougnat, confiait-il. Bougnat, bougnoule, il y a une ressemblance de mots et de ressenti, dans le mépris."

D'abord maître d'école dans les Combrailles, il devient professeur de lettres puis enseigne l'italien dans un lycée de Clermont-Ferrand, jusqu'en 1975, date à laquelle il prend sa retraite.

"La pomme oubliée"

Son premier livre, "Chien du seigneur", publié en 1952, raconte l'histoire d'un prêtre-ouvrier dans une usine de caoutchouc qui abandonne la soutane pour se marier. Suivent "La Foi et la Montagne" (1961), qui se passe aux Philippines (Prix des Libraires en 1962), "Les Chiens Vivants" (1967), un huis clos étouffant dans les cellules où les nazis attendaient leur jugement à Nuremberg, et "Le Point de Suspension" (1969), qui se déroule pendant la guerre du Vietnam.

Le succès arrive avec "La pomme oubliée", inspiré de la vie de sa tante Mathilde, dernière habitante d'un village auvergnat abandonné, publié en 1969. Par la suite, tous ses ouvrages auront "au moins un pied" dans la région. "Je pars d'Auvergne et j'emmène mes lecteurs en promenade, ailleurs en France, à l'étranger ou dans le passé", expliquait l'auteur. Avec "Les ventres Jaunes" (1979), "La Bonne Rosée" (1980) et "La permission de mai" (1981), il livre une saga couvrant un siècle de la vie des couteliers de Thiers.

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Depuis le bureau de sa maison à Ceyrat (Puy-de-Dôme), il a aussi traduit "Le Prince" de Machiavel et "Le Décaméron" de Boccace, et signé deux biographies du romancier Hervé Bazin et de l'évêque gallo-romain Sidoine Apollinaire. Jean Anglade avait été placé dans une maison de retraite à Clermont-Ferrand en 2015, année de la sortie de son dernier roman, "Le Grand dérangement", paru le jour de son 100e anniversaire chez Calmann-Lévy.

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