Un tireur sème la panique
Quatre coups de feu secs. Un militaire de faction devant le monument aux morts s'écroule. Un peu avant 10h00 (14h00 GMT) mercredi, la panique s'empare de la capitale canadienne Ottawa.
Quatre coups de feu secs. Un militaire de faction devant le monument aux morts s'écroule. Un peu avant 10h00 (14h00 GMT) mercredi, la panique s'empare de la capitale canadienne Ottawa.
Les secours arrivent rapidement sur les lieux et s'affairent autour du jeune militaire, le kilt relevé sur la taille, le torse dégagé et les guêtres aux pieds, observe le journaliste de l'AFP sur place.
Un massage cardiaque vigoureux lui est dispensé puis, très vite les portes de l'ambulance se ferment et le véhicule part en trombe sirènes hurlantes. En vain, le jeune militaire succombera aux balles de son assaillant.
De toutes les rues avoisinantes, les voitures de police convergent et des hommes armés et protégés de leur gilet pare-balles prennent position et bouclent les abords du Parlement, situé à quelques mètres du monument aux morts.
C'est là qu'"un homme est entré en courant. Il était poursuivi par des policiers armés de fusils qui criaient à tout le monde de se mettre à couvert", raconte à l'AFP Marc-André Viau, porte-parole du NPD (Nouveau parti démocratique) juste après avoir été évacué du Parlement.
"Un homme avec les cheveux noirs assez longs, un foulard sur le bas du visage, était armé d'un fusil" en se dirigeant vers la porte centrale, témoigne un passant, tout ému de la scène à laquelle il vient d'assister.
A l'intérieur de l'enceinte victorienne, une forte détonation est suivie de tirs nourris des policiers. Tout en se protégeant derrière des colonnes, les policiers et agents de sécurité progressent à travers le hall central qui débouche, au fond, sur la magnifique bibliothèque ovale du Parlement.
"Je venais de prendre l'escalier, la sécurité courrait dans tous les sens et j'ai été collé contre le mur par un membre de la sécurité", confie par téléphone le député Adam Vaughan.
Premier ministre exfiltré
Au même moment, le Premier ministre canadien Stephen Harper est exfiltré et "mis rapidement en sécurité (...) malgré un court moment de panique", selon le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, qui assistait avec le chef du gouvernement à la traditionnelle réunion hebdomadaire des élus parti conservateur.
Autour du Parlement, les forces de sécurité élargissent le périmètre de sécurité à la recherche d'éventuels complices du tueur, entré sans réelle difficulté dans le bâtiment fédéral. Il est vrai que le Parlement canadien est largement ouvert, visité chaque jour par des centaines de visiteurs, une accessibilité voulue comme symbole de la démocratie.
Dans un rayon de deux kilomètres, la police a délimité avec de longs rubans jaunes une vaste zone de sécurité dans le centre de la capitale fédérale. Les rues et les commerces sont déserts et la police passe tous les bâtiments au peigne fin afin de pouvoir rouvrir les accès pour la reprise du travail jeudi.
A la mémoire de Nathan Cirillo, le caporal de 24 ans tombé sous les balles du tueur, des bouquets de fleurs gisent devant la caserne d'une ville plombée par le silence après le fracas des balles.
Jamais le Canada n'avait connu de telle attaque dans sa capitale.