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Contrairement aux clichés, le patron d'Iliad, Xavier Niel, trouve que "la France est un pays merveilleux" pour créer une entreprise, dans un entretien accordé mercredi à l'AFP, peu avant la pose par François Hollande de la première pierre de la nouvelle halle Freyssinet, qui doit devenir en 2016 le plus grand incubateur de start-up au monde. En octobre 2013, le créateur de Free avait déjà pris tout le monde à contrepied en estimant que la France était devenue un "paradis fiscal" pour la création d'entreprises.
Quelle est la particularité de ce futur incubateur, présenté comme le plus grand du monde ?
On va mettre 3 000 jeunes et 1 000 start-up ici, ça n'existe nulle part ailleurs. On intégrera énormément de services administratifs comme La Poste, des banques, plusieurs restaurants ouverts 24h/24. On a été visiter avec l'architecte Jean-Michel Wilmotte tous les incubateurs parisiens et puis on a aussi eu des gens qui sont allés voir des incubateurs dans le monde entier. On a essayé de prendre toutes les bonnes idées. Il y aura par exemple un auditorium de 500 places, une première pour un incubateur. De manière permanente, les jeunes auront ainsi un écran pour une présentation à la Steve Jobs. On crée des tonnes de choses comme ça pour leur faire envie et leur donner envie de venir créer leur boîte.
Est-ce la responsabilité des entrepreneurs de créer ce type de structure ?
Aujourd'hui, on a un État qui n'a plus d'argent, et je pense que la société civile est capable de créer et d'inventer des choses différentes qui permettent de faire avancer cet écosystème. C'est le travail de gens qui ont réussi dans ce pays. Tous les entrepreneurs du numérique qui ont gagné de l'argent en France contribuent à cette émergence comme Marc Simoncini (Meetic, NDLR), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée.com), Pierre Kosciusko-Morizet (Price Minister) et bien d'autres. J'ai eu la chance de gagner beaucoup d'argent, et de l'utiliser à chercher de faire de grandes choses sans chercher de rentabilité. Je pense qu'il est mieux utilisé à faire ça qu'à acheter le plus beau yacht du monde. Si on veut vraiment changer les choses dans ce pays, avoir un impact, il faut faire les choses en grand.
Votre initiative est-elle une tentative afin de garder les nombreuses start-up qui finissent par quitter la France à partir d'un certain stade de développement ?
Moi, d'abord, j'adore ce pays. Je pense que c'est le plus merveilleux pour créer une entreprise. C'est parce que j'ai investi dans des entreprises du monde entier que je le sais, pas parce que c'est là où j'ai réussi. Bien sûr, le système français n'est pas parfait, vous avez seulement une entreprise dans le CAC 40 qui a moins de 30 ans (d'existence, NDLR) quand c'est 50% dans les autres pays. Il y a besoin de ce renouvellement des élites, ne serait-ce que pour permettre à la société de tenir. Pourtant l'environnement fiscal pour le créateur d'entreprise est bon.
C'est vrai que ça peut paraître bizarre, mais je paie moins d'impôt sur les plus-values en France que n'en paient mes amis qui ont réussi aux États-Unis. Vous avez en plus les meilleurs ingénieurs qui sont ici, donc je pense qu'on est capable également de faire en sorte d'avoir les meilleurs créateurs d'entreprise. Et ils ne partiront pas à l'étranger s'ils se sentent bien ici. Ils le font pour l'instant parce qu'il y a le French Bashing, mais c'est une erreur, la France est un pays merveilleux pour créer une entreprise.
Bel exemple du socialisme, qui se gave avec des lois sur mesures et les subventions et aides d'entreprises nationales. Son modèle n'est pas généralisable car il faut trouver les pigeons pour payer. QUelques uns s'en sortent, mais la majorité se fait plumer.
Je rejoins la plupart des commentaires : Monsieur Niel a réussi en tirant habilement profit d'une libéralisation du secteur des télécoms, et effectivement, il a donc pu réussir en France. C'est d'ailleurs pour les mêmes raisons que dans son cas précis, il n'aurait pas pu trouver meilleur environnement ailleurs.
Ce préalable posé, je trouve son engagement au service de l'avenir du pays vraiment louable : à mettre en regard des choix opérés par le chef d'entreprise le plus riche de France, qui vit en Belgique, et préfère financer des musées que d'aider à l'innovation et au redressement de son pays.
Un bémol pourtant, et non des moindres : il y a déjà à Paris nombre d'incubateurs, et créer au même endroit le plus grand du monde, c'est continuer à considérer la capitale comme le seul endroit du pays digne de préparer l'avenir. C'est contraindre à s'y installer des jeunes qui n'auront pas les moyens de s'y loger et contribuer à aggraver les difficultés de logement qu'y connaissent tant de gens.
Effectivement, il y a dans cette belle initiative un petit côté bobo déconnecté des réalités : LA FRANCE, CE N'EST PAS QUE PARIS.
Il y aurait certainement eu dans le pays des tas de villes, grandes ou moyennes, desservies par le TGV et/ou un aéroport qui auraient pu accueillir dans de bien meilleures conditions cet incubateur ; ce qui, en réservant à ces milliers de créateurs attendus des conditions et un cadre de vie bien plus propices à leur travail, aurait permis de revitaliser un autre pan du territoire qui en avait certainement davantage besoin que la ville lumière.
Métro, boulot, dodo, tu parles d'un projet de vie... ; )
C'est incroyable d'entendre des "superlalifs" sur ce millardaire dans un pays socialiste. Ma femme a travaillé à France Telecom dans un service de reversement Audiotel/Teletel : Xavier NIEL a commencé dans le minitel Rose (3615). Avant mon départ à la retraite j'ai essayé de créer des applications informatiques pour contrôler l'ouverture à la concurrence. En résumé France Telecom a reversé de l'argent qu'il n'avait pas forcément encaissé. X NIEL est l'exemple de celui qui utilise les failles d'une entreprise nationalisée. Effectivement il a crée FREE ADSL+Mobile sans réseau. Le système FREE n'est pas exportable puisqu'il s'agit essentiellement de vivre sur des niches avec des règles franco françaises d'ouverture à la concurrence. En France on crée des règles qu'on n'a pas les moyens de contrôler. X NIEL est un produit franco français (ce qui est triste c'est qu'il est en partie un propriétaire de média dits de gauche Le Monde, ... ). F Hollande suit le mouvement et mise donc sur X NIEL