COURRIER.
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GPA
Je voudrais réagir à la position de Colette Friedlander dans la page « Courrier » du 23 octobre au sujet de la GPA. Je comprends qu'elle est hostile à la GPA en France, comme moi et comme le gouvernement, qui semble aujourd'hui aussi l'affirmer. Alors restons logiques. Que ceux qui vont à l'étranger recourir à la GPA organisent à l'étranger la nationalité des enfants qu'ils ont fait mettre au monde. Nous déplorons cette pratique de la GPA, que nous considérons être une marchandisation du corps humain et une disparition de la filiation de ces enfants avec des conséquences graves pour notre société. Mais nous ne pouvons pas l'empêcher à l'étranger. Alors de grâce, que les Français qui ont recours à cette pratique interdite en France aillent jusqu'au bout de leur logique. Qu'ils quittent le pays non seulement pour aller chercher leur enfant, mais pour y vivre avec lui. (…)
Se baser sur la non-responsabilité des enfants, sur les conditions de leur naissance pour leur offrir la nationalité française est un argument spécieux. En effet l'enfant n'a rien demandé, mais cette question ne se pose pas à lui mais aux Français qui l'ont fait naître. Cette fausse générosité à l'égard des enfants pour faire passer la GPA en France tout en prétendant l'interdire est choquante.
Bernard Cretinon (Rhône)
Langue françaiseJe ne puis que sourire en lisant votre article sur la protection de la langue française. Diverses interventions nous ont livré récemment des réflexions sur les anglicismes qui trouvent asile dans notre langue. Enseignants à RomeArme atomiqueÀ nos lecteurs
Je voudrais faire quelques observations ou remarques sur ce que Bruno Sire appelle un « combat d'arrière-garde » pour la langue française (La Croix du 13 octobre). Naguère, lorsque quelqu'un voulait aller étudier à l'étranger, il choisissait un pays dont il connaissait la langue, ou apprenait la langue dudit pays, pour pouvoir recevoir cet enseignement. Cela n'était pas dépourvu de sens. L'enseignement, en France, en anglais, d'une certaine matière veut-il dire que l'étudiant français qui ne parle pas anglais ne peut bénéficier de cet enseignement? Étrange, non? Plus grave, la rupture du lien entre langue et culture. Je renvoie sur ce point M. Sire à l'article qui figure sur la même page, à propos des Pays-Bas. Je cite: « Il y a une réelle prise de conscience que la maîtrise de la langue (néerlandaise) correspond à la maîtrise d'une culture. » Doit-on, avec l'anglais, renoncer à la culture française? Parce qu'elle n'est plus dans les grandes puissances économiques – tandis que l'Amérique anglophone tient encore la première place – la France doit-elle pour cette raison aussi renoncer à sa culture?Je ne puis que sourire en lisant votre article sur la protection de la langue française. Au secours, le village gaulois est pris d'assaut une fois de plus! En fait, si le français est menacé, c'est peut-être parce que son économie n'est pas à la hauteur des enjeux internationaux… N'oublions pas que du temps de sa splendeur économique, la France a bien écrasé sans vergogne d'autres cultures et langues dites régionales. Les enseignants punissaient les enfants qui osaient parler quelques mots en classe dans leur langue maternelle (pas français). Ces temps ne sont pas si éloignés que ça. Ces langues minoritaires constituaient pourtant des ponts vers des pays voisins. Il est urgent que nous, Français du XXIe siècle, maîtrisions correctement au moins trois langues étrangères et ne nous posions pas continuellement en victimes d'une « méchante » mondialisation à dominante anglo-saxonne.Diverses interventions nous ont livré récemment des réflexions sur les anglicismes qui trouvent asile dans notre langue. C'est un problème récurrent. Cependant il en est un autre dont je ne sache pas que l'on s'inquiète. Naguère, la féminisation de noms masculins a répondu à une revendication de « parité » (docteure, professeure…). C'est le phénomène inverse que je voudrais signaler ici. Il apparaît dans l'usage du pronom relatif (lequel, laquelle, lesquelles). Ce pronom est en passe de se paralyser dans le masculin singulier (lequel). Depuis plus de vingt ans j'observe la progression de cette anomalie. On entend, de plus en plus fréquemment, des propos tels que ceux-ci: « Les conditions dans lequel vivent… », « la salle dans lequel nous nous trouvions… »,« une des raisons pour lequel… ». Certes, cette aberration me paraît exclue des propos tenus par les professionnels de l'information. Elle est fréquente dans les débats, discussions, conversations. Or il s'agit là d'un phénomène de déconstruction de la langue qui, je le constate, se répand à une allure épidémique. Les maîtres et professeurs de français et les autresseraient bien avisés de faire un effort pour y remédier.J'ai pu lire l'article du 24 octobre sur les enseignants français à Rome en arrivant moi-même à Rome le 26 pour un enseignement en droit matrimonial à l'Université grégorienne, dirigée par les jésuites. Depuis 1980 j'interviens, le premier « étranger » de l'année, au cours pour le doctorat en jurisprudence matrimoniale au « Corso per il dottorato in giurisprudenza ». Au début, je devais enseigner en latin, puis en italien. La faculté de droit canonique à la Grégorienne a dû être dans les derniers à abandonner le latin pour l'italien. Ceci dit, ce fut pour moi une expérience extraordinaire de rencontre avec des étudiants du monde entier, prêtres, religieux, religieuses, laïcs célibataires ou mariés. Une année, il y a eu un prêtre de rite oriental marié. Les anciens étudiants ont ensuite des responsabilités dans leur diocèse ou à Rome en divers dicastères. Plusieurs sont devenus évêques, un est devenu cardinal. Pour un prêtre diocésain ce fut d'une richesse extraordinaire, une expérience de vie ecclésiale unique.(…) Compte tenu des tensions qui ne cessent de monter entre les différents blocs mondiaux, des revendications territoriales de certains pays et de pouvoir fonder des « républiques » religieuses de la part d'autres, sur quel droit international communément admis peuvent s'appuyer les pays disposant de l'arme atomique pour empêcher d'autres pays de vouloir en développer et en posséder? Qui peut croire que l'Iran ne possédera pas les moyens de construire ses propres armes? Pense-t-on vraiment que l'Iran sera plus dangereux qu'Israël dont les gouvernements successifs n'ont pas respecté la moindre résolution de l'ONU depuis 1967? Quant à la Corée du Nord, voire les États-Unis ou d'autres, pourquoi ne seraient-ils pas amenés à utiliser leurs bombes? Les seules manières de lutter contre le désir de posséder l'arme nucléaire sont, d'une part, que les pays qui la possèdent s'engagent à ne pas utiliser cette arme mais aussi dans une vraie politique de désarmement contrôlée par une instance internationale et, d'autre part, qu'une autre instance internationale puisse contrôler en permanence la production et la commercialisation de l'uranium dans le monde. Mais non, au lieu de donner l'exemple, les pays et blocs représentant la communauté internationale préfèrent faire courir à toute l'humanité un nouveau risque de déploiement de l'arme atomique dans tout le Moyen-Orient. La vision classique de nos gouvernants est totalement insensée et irresponsable. Ils prouvent une fois de plus leur incapacité à changer de vision stratégique et donc de paradigme. Si au moins ceux qui écrivent sur un tel sujet pouvaient dire qu'il existe d'autres manières de faire. (…)En raison d'un mouvement social des imprimeurs de La Croix et d'autres quotidiens nationaux, l'impression des éditions du mercredi 10 décembre a été largement perturbée, pénalisant la quasi-totalité des lecteurs de la moitié nord de la France. Nous vous rappelons que le journal du 10 décembre est totalement disponible, pour les abonnés qui y ont accès de droit et exceptionnellement pour les autres lecteurs, sur le site de la-Croix.com.Nous regrettons profondément de telles perturbations, indépendantes de notre volonté, pénalisantes pour une presse quotidienne déjà fragilisée, et vous prions de bien vouloir nous en excuser.